Le Greffier Noir, enquêtes et faits divers.

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La profanation du cimetière juif de Carpentras

Par Virginie Ikky,

Le 9 avril 2014

           

Vue intérieure du cimetière

Dans la nuit du 8 au 9 mai 1990, 34 sépultures du petit cimetière juif de Carpentras sont profanées, dans cette ville où vit une communauté juive ancestrale datant de l'époque des "juifs du Pape". La profanation ne sera découverte que le 10 mai et réserve une mise en scène macabre. Le corps de Félix Germon, décédé 15 jours plus tôt, est exposé nu sur une tombe, un piquet de parasol entre les jambes simulant un empalement. Il est immédiatement remis en terre.

Félix Germon était un négociant en tapis né à Sousse. Il a rencontré son épouse Madeleine sous l'Occupation. Madeleine est modèle pour l'affichiste Paul Colin, et fréquente les stars de l'époque : Fernandel et Maurice Chevalier. Félix, de confession juive, est lui menacé de déportation et de mort. Elle l'emmène à Carpentras, d'où elle est originaire, et le cache jusqu'à la fin de la guerre. A l'occasion d'une visite au cimetière, il lui dit: «C'est là que je veux être enterré.» Le couple vivra à Paris et s'établira à Carpentras à la retraite, où Félix décède fin avril 1990.

 

Le fait divers prend une dimension nationale du fait de l'irruption du ministre de l'Intérieur, Pierre Joxe, qui se trouve en visite officielle avec des journalistes à proximité, et se rend le jour même à Carpentras en hélicoptère. Il déclare à la sortie de la synagogue que les responsables sont « le racisme, l'antisémitisme et l'intolérance ». L'opinion s'enflamme. Des manifestations contre le racisme et l'antisémitisme sont organisées durant la semaine qui suit. Le président Mitterrand participe à l'une d'entre elles à Paris. C'est la première fois qu'un président de la République dans l'exercice de ses fonctions participe à une manifestation en France.

 


 

François Mitterrand à la manifestationA la recherche des responsable, le Front National est rapidement montré du doigt. Le parti est alors en pleine ascension, gagnant des élections locales. Jean-Marie Le Pen créée l'évènement dans l'émission "l'heure de vérité" qui réalise un record d'audience. Avec son habileté bien connue, le leader du FN riposte et multiplie phrases et conférences de presse pour dénoncer un complot «judéo-bolchevique», la Stasi, les services secrets d'Allemagne de l'Est, ou le Mossad, ces services israéliens qui auraient dépêché, selon la revue «Minute», quatre agents... Tout en mettant en cause le ministre de l'Intérieur lui-même, dont il dénonce «la présence si opportune à quelques kilomètres de Carpentras au matin de la découverte de la profanation...». A la mi-juin 90, il fait distribuer des tracts dans toute la France et promet une prime «à toute personne pouvant fournir des renseignements».

photo de la tombe d'Emma UlmannLes enquêteurs eux explorent naturellement la piste de l'extrême-droite dure. Qui d'autres que des néo-nazis peuvent imaginer  ce type de mise en scène si humiliante  et dégradante ? Il faut une véritable haine des juifs pour déterrer un cadavre de la sorte alors que la plupart des nazillons se contentent de taguer des croix gammées. Les enquêteurs convoquent les skins  les plus radicaux recensés dans les fichiers des RG, qui ont tous des alibis convenables pour la nuit du 9 au 10 mai 1990. A l'époque en effet, les enquêteurs pensent que la profanation a eu lieu la veille de la découverte macabre.  Triste erreur, alors que les fichiers des RG avaient en fait permis aux enquêteurs de mettre la main sur les profanateurs très rapidement, sans malheureusement réussir à les impliquer. Malgré 170 auditions, 530 PV, 30 gardes à vue, les investigations ne mènent à rien. Une instruction est ouverte et confiée à la Juge Mottes, qui décide de laisser le dossier ouvert le plus longtemps possible, étant persuadée que les participants, un jour, seront connus. Mais dans la ville de Carpentras, la rumeur court et enfle. Aujourd'hui, on accuserait de jeunes gothiques, mais à l'époque, ce sont les enfants de notables et leurs jeux de rôle qui vont être pointés du doigt. A chaque époque sa légende urbaine.

 

Les noms des responsables circulent dans Carpentras. Au lycée Victor-Hugo, dans les cafés, on sait pourquoi et par qui le corps de Félix Germon a été déterré et outragé : C'était un jeu de rôles, le jeu de la sorcière, qui consiste à planter un pieu dans le corps d'un cadavre pour lui rendre son âme. Cette rumeur va devenir vérité par la conjonction d'un autre crime, le décès d'Alexandra Berrus, et l'intervention d'un témoin star, Jessie Foulon.


Deux ans après le scandale du cimetière, en mai 1992, Monique Berrus part faire un stage à Marseille. Quelques jours après le départ de sa mère, Alexandra invite des copains de classe à une pizza-party chez elle. A 15 ans, Alexandra en paraît 18. Elle côtoie ses camarades de classe, et des gens plus âgés. Elle commence à militer dans un parti politique. Son père rentre plus tôt que prévu et accueille assez mal les copains de sa fille, en les virant de la maison. Alexandra file dans sa chambre et claque la porte. Mais un peu plus tard, quand son père est endormi, elle fait le mur pour retrouver ses copains. Elle ne les retrouve pas, mais elle en rencontre d'autres, des fils de notables. Ceux justement que la rumeur accuse depuis deux ans de la profanation. Ils emmènent Alexandra dans une pizzeria de la ville. Alexandra quitte la pizzeria vers minuit. A 2 heures du matin un passant trouve Alexandra inanimée, sur un tas de sable, devant son domicile. Elle mourra douze jours plus tard, sans avoir repris connaissance.

                            
couverture du Point sur l'affaire CarpentrasMonique Berrus se bat dès lors pour résoudre le mystère de la mort de sa fille. Elle rencontre Mme Foulon, dont la fille, Jessie, aurait été, comme Alexandra, relevée inconsciente devant sa maison, victime d'un coup porté à la nuque. Jessie en a réchappé de justesse mais elle a été violée. Les deux mères se rendent compte qu'Alexandra et Jessie avaient les mêmes fréquentations : ces fils de notables suspectés d'avoir participé à la profanation du cimetière juif.

 

Ainsi, en août 1995, l'enquête part en vrille lorsque soudain apparaît Jessie Foulon qui vient déclarer aux commissaires Constantin et Chaudet avoir été droguée puis violée en 1992 par des fils de notables de la ville. Elle les accuse également d'être responsables de la mort d'Alexandra Berrus, et surtout, d'être les auteurs de la profanation. Selon elle, c'est cette même bande qui se réunissait pour «partouzer» chez un restaurateur bien connu avec des personnalités politiques.  Leurs soirées se terminaient par des jeux de rôle au cimetière juif. Le soir où les choses ont mal tourné, ils jouaient, dit-elle, au jeu de «la sorcière». Un jeu, toujours selon elle, où il s'agit de déterrer un mort de façon fictive puis de l'empaler symboliquement pour lui redonner son âme. Elle dénonce entre autres Olivier Andrieu, le fils du maire UDF. Et, parmi les amateurs de parties fines, pourvoyeurs de drogue, le député RPR du département, Jean-Michel Ferrand.


Gilbert CollardLa famille Foulon tient un gite pédagogique et n'a guère une bonne réputation dans les environs. La mère de Jessie Foulon est procédurière, et défendue pour ses affaires courantes par Guy Macary, avocat, élu FN et véritable antenne de Jean-Marie Le Pen sur Carpentras. Il n'empêche : de nombreuses personnes sont convaincues que la juge a désormais entre les mains un faisceau de témoignages et de constatations suffisant pour délivrer les mises en examen que l'opinion attend et que le procureur Tissot, nommé à Carpentras peu de temps avant, avait annoncé comme imminentes.

 
Peu de temps après ces déclarations en effet, le 5 septembre 1995, Jean-Michel Tissot prend ses fonctions de procureur à Carpentras. Dans les quinze jours qui suivent son installation, il annonce à «Témoin n°1», l'émission télé de Jacques Pradel, que «des mises en examen pourraient intervenir dans les semaines à venir. Le dossier sera bouclé prochainement». Et dans «le Provençal», peu après, il récidive: «Si j'étais juge d'instruction, j'aurais procédé à des mises en examen. Ma patience a des limites.»


Le 18 septembre 1995, l'émission de TF1 «Témoins n°1» met le feu aux poudres, suggérant un lien entre les deux dossiers, Carpentras et Alexandra Berrus. En outre, l'avocat Gilbert Collard entre en scène au soutien des intérêts d'Alain Germon, frère de Félix Germon, qui lui remet théâtralement, devant les caméras de «Témoin n°1», une enveloppe contenant «le nom des six profanateurs assassins de Carpentras». Aussitôt, la rumeur se déchaîne à nouveau sur Carpentras, des noms de «coupables» circulent. Sylvie Mottes, menacée de mort mais toujours silencieuse (elle applique à la lettre le Code de Procédure pénale), est protégée par le GIGN. Ses relations avec le procureur se détériorent.

 

Le Front National en profite pour se remettre en scène et crier au complot. Une manifestation est organisée dans Carpentras le 11 novembre 1995. Des tracts du Front national ont été distribués dans toute la France afin de mobiliser ceux qui, comme Jean-Marie Le Pen, exigent des excuses de l'Etat. «Le Pen mérite réparation», «Le Pen: pardon», «Nos excuses au FN»... Ce jour-là, banderoles déployées, 10000 personnes déferlent sur Carpentras sur le grand air de «Nabucco». Le FN, qui a atteint 24% aux municipales de juin 1995, peut envisager un avenir aussi radieux à Carpentras qu'à Orange, sa ville voisine. En l'espace d'un mois, avec l'irruption de Jessie Foulon, du Procureur Tissot, d'Alain Germon et son avocat Me Collard, Carpentras a perdu la tête.


Une autre thèse commence à courir selon laquelle Pierre Joxe serait le vrai commanditaire du «complot de Carpentras», les profanateurs ayant été envoyés par le ministère de l'Intérieur. Alain Germon accrédite l'idée du passage de deux équipes au cimetière: une première composée des fils de notables de Carpentras qui, comme d'habitude, seraient venus se droguer et «s'amuser» et une seconde, celle de Joxe, qui aurait effectué le sale boulot, tout en faisant porter le chapeau aux jeunes débauchés.

 

Et d'ailleurs, Jessie Foulon, jamais en retard d'une rumeur, monte de nouveau au créneau. Dans «le Figaro Magazine» daté du 30 mars 1996, elle déclare: «Je crois à l'intervention d'une seconde équipe. C'est un montage qui a permis l'exploitation politique contre le Front national.» Jessie Foulon et sa mère reçoivent les journalistes à leur domicile bien volontiers, et Jessie témoigne souvent tout sourire devant les caméras, elle qui est censée être traumatisée par un viol et des expériences glauques.  Elle et sa mère sont intarissables sur les jeux de rôles, les partouzes entre notables.....mais Jessie Foulon est moins diserte lorsqu'il s'agit d'affronter les jeunes qu'elle accuse. Convoquée pour une confrontation au commissariat, elle se blesse volontairement à la main et fait tout pour torpiller la confrontation, qui n'aura pas lieu.


Prise dans la tourmente, Sylvie Mottes continue de refuser, en dépit des chantages divers et des menaces de mort qu'elle subit, de prononcer les inculpations qu'on lui demande. Le procureur, Jean-Michel Tissot, qui a demandé aux policiers de lui apporter directement les informations qu'ils collectent, refuse de rencontrer «le Nouvel Observateur» et choisit encore «Minute» pour annoncer que Maître Collard et Alain Germon ont «déposé une requête en suspicion légitime contre Mme Mottes».

 

La cour d'appel de Nîmes ne retient pas la «suspicion légitime». Mais, pour «le bon fonctionnement de la justice», elle dessaisit  au printemps 96 la juridiction de Carpentras au profit de celle de Marseille. Sylvie Mottes est sacrifiée. Le dossier est confié à Chantal Gaudino, doyenne des juges d'instruction de Marseille, qui n'aura pas grand-chose à faire.

 

En effet, le 30 juillet 1996, un certain Yannick Garnier, 26 ans, se présente de lui-même au commissariat d'Avignon et avoue être l'un des profanateurs. Il dit ressentir le besoin de se libérer de ce secret pour changer de vie et  ne pas avoir à mentir à la femme dont il est récemment tombé amoureux. Ses aveux confirment qu'il s'agissait bien d'un acte antisémite commis par des néonazis. Il dénonce ses quatre complices qui sont arrêtés aussitôt, sauf l'un d'entre eux, le meneur, Jean-Claude Gos  tué le 23 décembre 1993 dans un accident de moto.

Ils sont tous membres ou proches du PNFE, le Parti national français et européen fondé en 1987. Son chef, Claude Cornilleau, est un dissident du Front national. Pour situer la pensée de ce groupuscule, en 1990, ce parti se réunissait «Chez Jenny», boulevard du Temple, à Paris, pour célébrer la mémoire du Führer. Ce sont d'ailleurs les vitres de cette brasserie qui furent brisées par les extrémistes juifs du Bétar, le 14 mai 1990, jour de la grande manifestation de l'après-Carpentras, qui réunit plus de 200000 personnes.

     

bulletin d'information du PNFELa génèse de la profanation démarre en 1989, lorsque Jean-Claude Gos fait visiter le cimetière juif à un ami d'enfance, Olivier Fimbry. Le lieu est pour ce militant du PNFE un symbole de l'emprise des juifs sur la région. Les deux hommes se quittent en se promettant d'y faire un jour un «coup d'éclat». L'année suivante, aux alentours du 30 avril, date anniversaire de la mort d'Adolf Hitler, ils décident, pour célébrer l'événement, d'attaquer le cimetière et d'y déterrer un cadavre juif. De véritables repérages sont alors effectués. S'ajoute, pour l'occasion, un troisième compère, Patrick Laonegro, lui aussi membre du PNFE. Les trois hommes découvrent un trou dans le mur d'enceinte et localisent la tombe à laquelle ils veulent s'attaquer - celle d'Emma Ulmann, située un peu à l'écart.

Deux jeunes apprentis skins d'Avignon, Yannick Garnier et Bertrand Nouveau, leur prêtent main-forte. L'expédition, prévue pour le 8 mai, est soigneusement préparée: cagoules confectionnées à partir de manches de tee-shirts, gants, baskets pour ne pas laisser de traces. Yannick Garnier se fera d'ailleurs «engueuler» par Gos pour avoir cru bon de revêtir sa tenue de skin et ses rangers. En guise d'instruments, ils sont équipés de pelles et de pieds-de-biche. Dans la soirée du 8 mai 1990, Jean-Claude Gos, Olivier Fimbry, Patrick Laonegro, Yannick Garnier et Bertrand Nouveau partent d'Avignon dans deux voitures pour Carpentras. Après minuit, les cinq hommes arrivent au cimetière dans deux voitures. Ils commencent par saccager des dizaines de tombes au hasard. Mais, ensuite, malgré leurs efforts, ils ne parviennent pas à ouvrir la tombe repérée le 30 avril, trop lourde. Tout juste arrivent-ils à déplacer la dalle. Ils se replient alors sur la tombe de Félix Germon. Ils grattent la terre avec les pelles, mais manquent de cordes pour hisser le cercueil. Du coup, ils utilisent un tuyau d'arrosage trouvé dans un local d'entretien du cimetière. Ils exhument le corps, et Gos, pris d'une folie raciste, tente de l'empaler avec un pied de parasol trouvé sur place. Il voulait, en fait, dresser le corps verticalement. En quittant le cimetière, les profanateurs détruisent les objets funéraires et renversent les stèles devant lesquels ils passent. Mais ils veillent à ne pas rédiger la moindre inscription ou graffiti à caractère antisémite de façon à brouiller les pistes. Plus tard, avant de se séparer, après avoir jeté gants, vêtements et cagoules dans des poubelles, ils jurent de ne jamais parler de ce qu'ils ont fait cette soirée-là.

 

Après la profanation, le groupe se disperse. Bertrand Nouveau fait un passage éclair de cinq mois à la Légion étrangère. Puis il se range, passe trois CAP et devient ouvrier dans une usine qui fabrique du polystyrène. Comme Laonegro, devenu vendeur dans une grande surface, près de Perpignan, il se marie en 1993 et a eu un enfant. Tous deux auraient révélé à mi-mot leur terrible secret à leurs épouses.

 

Garnier, lui, n'a personne à qui le confier. Ce solitaire, hanté par le souvenir de la profanation, part à la dérive. D'abord agent de sécurité pour divers spectacles (festival de blues de Bagnols-sur-Cèze ou la Mosaïque gitanes à Arles, pour 4 500 francs), il gardera, pour le compte de la société World Sécurité, le parking du supermarché Auchan du Pontet. Seul incident à retenir l'attention : propriétaire d'un pitbull, chien féroce très prisé par les skinheads, il a un différend avec un autre possesseur du même animal. Mais la dernière société de protection à l'employer disparaît et le voilà démuni, contraint de s'installer dans un meublé d'une résidence, à Avignon. La chute continue:  il n'a pu payer ses deux derniers loyers. Lundi 29 juillet 96, il reçoit un avis d'expulsion pour le lendemain. Au bout du rouleau, persuadé, selon son avocat, Me Bruno Rebstock, que l'affaire de la profanation a détruit sa vie, il décide d'aller tout avouer aux policiers des Renseignements généraux.

 

Mais pourquoi les RG? Peut-être parce que, en tant qu'ancien skinhead, il avait eu l'occasion d'en croiser par le passé. Garnier racontera durant une heure et demie son histoire à la commissaire Dominique Gines. Celle-ci alerte aussitôt la PJ et son directeur central à Paris, Yves Bertrand. La PJ interpelle immédiatement les trois autres complices encore en vie - qui vont tous avouer. Les quatre activistes sont mis en examen les 30 et 31 juillet 96 pour « violations de sépultures, destruction de biens mobiliers et immobiliers et injures par emblèmes envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur race ou de leur religion ».

article de presse sur le procès Carpentras

Le procès débute huit mois plus tard, dure une semaine, et le verdict est rendu le 24 avril 1997 : Patrick Laonegro, le « cerveau » du commando de profanateurs, et Olivier Fimbry, un ancien militaire, sont condamnés à deux ans de prison, tandis que les deux autres profanateurs sont condamnés à vingt mois. A Capentras, ce dénouement ne convainc pas grand-monde et ne rattrape pas les années de rumeur, d'autant que l'affaire est relancée périodiquement.

 

Yves Bertrand, directeur des RG de 1992 à 2004, affirme dans son livre " Je ne sais rien mais je dirai (presque) tout", que l'affaire de la profanation du cimetière juif à Carpentras a été manipulée par François Mitterrand contre le Front National. Extraits :

 

"Au matin du 10 mai 1990, on découvre que le cimetière juif de Carpentras a été profané. [...] Sur place, l'émotion, on s'en doute, est énorme. Mais elle est contenue. [...] Ce réflexe était la sagesse même : le pire risque dans ce genre d'affaire, c'est de provoquer un emballement médiatique qui donne des idées à d'autres fous ! [...] A peine connue la nouvelle de Carpentras, les autorités ont sciemment ignoré la crainte légitime des autorités juives. Elles ont désigné un coupable, et un seul : Jean-Marie Le Pen et le Front national !

Quand vous dites « les autorités », à qui faites-vous allusion ? A votre ministre, Pierre Joxe ?

J'ai la conviction que l'ordre venait de plus haut : de François Mitterrand en personne qui tenait là l'occasion qu'il cherchait pour diaboliser le Front national [pour] rendre définitivement impossible toute alliance, même locale, entre cette même droite et les lepénistes. [...] Et le samedi, les plus hautes autorités interviennent pour mettre au point la stratégie de « front anti-Le Pen » qui va culminer avec le défilé du lundi : 200 000 personnes de la République à la Bastille pour protester contre la renaissance de l'antisémitisme. Côte à côte : les figures de proue de la politique française, de l'extrême gauche trotskiste au RPR. En tête, François Mitterrand, seul chef d'Etat à participer à une manifestation depuis la libération de Paris, et l'ensemble du gouvernement. [...] Sur les six chaînes de télévision, la manifestation est retransmise en direct. [...]

Or, ce qu'il faut savoir  et ce que je vous révèle aujourd'hui , c'est qu'à l'origine, les autorités religieuses juives de Paris [...] ne souhaitaient pas que cette manifestation prenne un tour aussi politique. Leur principal argument : éviter que se reproduise la récupération par l'extrême gauche du défilé de protestation organisé en 1980 après l'attentat de la rue Copernic (mis à l'époque, déjà, sur le compte de l'extrême droite, alors qu'il avait été le fait d'un réseau arabo-arménien)... D'où le souhait des dirigeants communautaires d'organiser cette fois la manifestation autour d'un office religieux à la Grande Synagogue de Paris, dénouement d'une marche recueille de la Concorde à la rue de la Victoire, près de l'Opéra.

Qui donc a fait changer l'itinéraire ?

François Mitterrand en personne, via le ministère de l'Intérieur. [...] Comme tous les services de police, nous étions mobilisés jour et nuit. Du côté du Front national, bien sûr, comme on nous y avait fortement incités, mais de tous les autres aussi. [...] Quand tout a été découvert, en 1996, les RG et moi-même avions d'autres chats à fouetter que de revenir sur Carpentras. Les responsables étaient retrouvés et seraient jugés, grâce aux RG. Ils venaient bien d'une extrême droite ultra-radicale, mais en aucun cas du Front national. Même si l'on déteste Le Pen, on n'avait pas le droit de lui faire porter le chapeau d'un acte aussi ignoble que la profanation de Carpentras."

 

A cette piste, s'ajoute le mystère sur la mort irrésolue d'Alexandra Berrus ainsi que celle de Jean-Claude Gos, le leader du commando de skinheads responsable de la profanation de Carpentras. Il a trouvé la mort le 23 décembre 1993 sur une route du Vaucluse, dans la grande banlieue d'Avignon, un décès accidentel, selon l'enquête menée à l'époque, pourtant entouré d'une troublante série de coïncidences. Sur la route nationale 7, à la hauteur du Pontet. Jean-Claude Gos qui vient alors de sortir de prison, pilote une moto Yamaha de grosse cylindrée en direction de Sorgues. Il roule vite, près de 120 kilomètres à l'heure. La moto de Gos percute le véhicule, une Renault 25, à la hauteur du montant séparant les portières. Gos est tué sur le coup. Le conducteur de la voiture, lui, n'est pas touché. Il s'agit de Rachid Belkir, 36 ans, d'origine marocaine, gérant du bar Le Mistral, à Sorgues. Connu des services de police pour ses liens supposés avec des trafiquants de drogue, Rachid Belkir, qui habite Montfavet comme Gos, ne fera plus parler de lui jusqu'au 12 septembre 1995, date à laquelle on constate sa disparition. Il sera retrouvé dans le Rhône, deux pierres attachées aux pieds.


Deux jours plus tard, le jeune frère de Rachid. Magid Belkir, se trouve le 21 septembre au soir dans un bar de la rue Carreterie, à Avignon. Attablé en compagnie de trois amis, il est interpellé par un joueur de cartes qui trouve qu'il fait un peu trop de bruit. Magid Belkir se lève alors sans un mot, brandit un revolver de petit calibre et tire une balle dans la bouche de son interlocuteur. Le projectile se loge à quelques centimètres de la troisième vertèbre cervicale du joueur, qui échappe de peu à la mort. Interpellé par la police judiciaire d'Avignon, Magid Belkir explique aux enquêteurs qu'il a «peur depuis la mort de [son] frère Rachid». Une succession de morts et d'agressions en relation avec l'un des skinheads de l'affaire de Carpentras qui ne sont certes que des coïncidences, mais qui laissent encore aujourd'hui un sentiment étrange sur la profanation la plus hallucinante dans l'histoire de France récente.

 

Virginie IKKY pour Greffier Noir

 

Liens vers d'autres articles :

 

1°) le vrai visage des profanateurs - l'Express

 

2°) Carpentras, manipulation anti FN ou simple mythe Lepéniste - Conspiracy Watch

 

 

   

 

 













































 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



09/04/2014
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